Souffrances  partagées        

 Le titre du tableau tient une certaine importance dans les créations de Christian Marini. Il s'impose de plein droit, oriente la perception au point qu'on cherche en premier lieu sa justification dans l'œuvre. Il la teinte et agit comme médium entre l'artiste et le regardant. Cette souffrance partagée fait corps avec le tableau, elle précède et accompagne la vision. Un message verbal dont on perçoit la résonance,et la concordance .

 ce très grand format. C'est à la fois un appel et un cri. Une forme serpentine torturée, instable, s'élance dans un mouvement ascensionnel redoublé de sillons graphiques internes. L'impulsion est accentuée par la verticalité du tableau. Une apparence animale ou humaine, étrange et improbable, à fleur de peau, à fleur de sang. Des flux grossissent, s'amenuisent, s'interrompent dans un parcours labyrinthique d'une gestuelle régulière. On voit de très près, en « sous-cutané » l'intériorité des états d'âme de l'artiste, ses turbulences, ses tiraillements fiévreux, ses embranchements torturés, cloisonnés dans un carcan formel. Un circuit dévorant et sans issue, un sentiment d'oppression avec des lignes fermées. Aucune profondeur de l'espace, des taches sanguinaires d'un rouge passionné, violence et angoisse, fulminent tandis que la couleur se défraichit en rose en d'autres lieux. Un rapport au monde, au temps qui passe, un combat à vif et sans artifice, une grande solitude. Des corps flottants s'échappent, formes nomades balbutiantes, des figurations floues comme des nuages, des bulles de bandes dessinées sur un fond jaune acide, agressif. Des rapports de formes, de couleurs en aplats, les souffrances visibles et vécues du corps et de l'âme, ses absorptions, ses exclusions, ses pulsations, ses introspections.

 MH Barreau Montbazet

                                                            Souffrances partagées

                                            Acrylique sur toile 161x130cm